Pascal Delbeck un vigneron pas comme les autres et grand goûteur de vin
à la Confrérie de Bacchus
La Confrérie de Bacchus du Val de Saône a tenu jeudi dernier sa 2ème assemblée générale.Après la lecture quelque peu rébarbative des rapports moraux et financiers et le renouvellement d’une partie du conseil d’administration, les personnes présentes ont pu participer à une dégustation tout à fait exceptionnelle puiqu’il sagissait de découvrir les vins de l’appellation St Emilion ;une des appellations bordelaises les plus complexe, la plus « bourguignone » des appellations de Bordeaux pourrait-on dire. Un vin de grande tradition, renommé ,apprécié dans le monde entier et riche d’une grande diversité de terroirs.
C’est Pascal Delbeck, propriétaire du Château Belair-1er grand cru classé- qui de passage à Gray ,était l’invité de la Confrérie pour animer cette dégustation . Bien que la plupart des participants soient des initiés, rares étaient les véritables connaisseurs de ces vins prestigieux ; c’est dire si la dégustation avait attiré quelques 70 oenophiles convaincus.
Pascal Delbeck a tout de suite donné le ton : celui de la modestie. Les « moi je » des petits génies de la vinification ou de la dégustation, ce n’est pas son style. S’effacer, respecter, comprendre… des mots qui reviennent sans arrêt dans la bouche de cet homme qui est considéré aujourd’hui comme l’un des vinificateurs les plus doué de sa génération.Calme, posé, il parle de tout ce qui touche la vigne, le sol, le cépage. Sa philosophie ? c’est de croire au mariage existant entre le sol et le cépage, d’où l’importance de bien connaître son terroir. C’est cette magie du mariage qui donne la personnalité, le style à un cru.Il l’a montré tout au cours de la dégustation Les 10 vins de St Emilion grands crus, sélectionnés par terroir et par commune, de propriétaires différents furent soumis à l’appréciation des oenophiles tout attentifs aux commentaires du Maitre. Verre en main, il regarde, hume puis goûte. Après quelques minutes de recueillement, il trouve les mots justes pour décrire le vin, donner la nature du sol et le style de vinification ; C’est l’art d’un grand goûteur de vin. « Pour apprécier un vin, un grand vin, il faut le mériter. C’est comme une voiture de course, si on ne sait pas la piloter, on n’apprécie pas. La dégustation devrait être l’école de la modestie, car ce n’est qu’en observant, en progressant lentement qu’on se fait des références » et il ajoute « le vin, c’est aussi une histoire, des hommes, un terroir…Tout cela est à prendre en compte quand on déguste »
La démonstration en a été faite par la dégustation de son propre vin qui termina la soirée : un Château Belair 1993 avec une robe rouge bien brillante, un nez fin intense de sous bois, de champignons, une bouche sans aspérités, fondante qui nous invite à la communion. Un grand vin fidèle et attachant.
On l’écoute comme on regarde tomber une pluie tant attendue. C’est apaisant et riche de promesses. Ainsi la Confrérie de Bacchus a bien commencé sa saison avec ce vigneron qui a su séduire son auditoire par sa personnalité et son savoir boire….Pascal Delbeck, un vigneron vraiment pas comme les autres.